Du point de vue musical
Aussi remarquable soit-il du point de vue musical (et dans ce domaine, les signatures de Christophe Marchand et Pascale Rouet offrent une assurance réconfortante...), ce CD est bien plus qu’un simple disque. Il constitue en effet une véritable invitation à découvrir les splendeurs trop souvent méconnues de Charleville-Mézières. Je ne reviens pas sur les somptueux vitraux de René Dürrbach qui illuminent la basilique dans laquelle ce CD a été enregistré, mais connaissez-vous la place Ducale, ce joyau architectural œuvre d’un prince bâtisseur de la Renaissance ? Avez-vous déjà arpenté les rues de notre ville en mettant vos pas dans ceux de Rimbaud, son enfant le plus illustre ? Savez-vous que Charleville-Mézières est la capitale mondiale de la marionnette ?
Alors bonne écoute... et à bientôt dans les Ardennes !
Boris Ravignon
Maire de Charleville-Mézières
Hymne aux Ardennes
Cet « hymne aux Ardennes », sincère et enthousiaste, invite sons et lumières à dialoguer dans un vaste jeu de miroirs, auquel répondent de multiples allers-retours entre passé et présent, entre musique et autres formes d’arts.
Il souhaite attirer l’attention sur la qualité de la vie culturelle ardennaise, qui s’ajoute à tout ce qui se tourne vers le poète Arthur Rimbaud, la superbe Place Ducale, le dynamique Festival International des Marionnettes et tant d’autres trésors...
Témoignage de James D. Christie
Quel magnifique enregistrement ! La très intéressante musique d’orgue de Christophe Marchand est présentée ici en hommage aux grands maîtres du passé. La majorité des compositions sont de délicieuses miniatures, parfaitement équilibrées et séduisantes. Il s’agit d’une musique de notre temps qui prend ses racines dans les œuvres des maîtres de la Renaissance, Frescobaldi, Sweelinck et d’autres compositeurs, lesquels viendront immédiatement à l’esprit à l’écoute de ces pièces. Dans la fantaisie Le songe de Jan Pieterszoon Sweelinck, nous avons l’impression que Sweelinck vient de passer une journée à la synagogue d’Amsterdam, puis est retourné à la Oude Kerk pour improviser d’une nouvelle manière, inspiré par la musique qu’il venait d’entendre - les beaux modes de la tradition juive sont ici évoqués de merveilleuse façon. L’écriture pour orgue du compositeur est talentueuse, naturelle, variée, et très efficace. Cette musique parlera à un large public de mélomanes.
Je voudrais aussi rendre hommage à l’interprète. Lorsqu’on entend Pascale Rouet jouer la musique de Christophe Marchand, on a l’impression qu’elle l’improvise. Elle ne « lit pas les notes » mais « invente la musique ». Quel plus beau compliment tant au compositeur qu’à l’interprète, dans la mesure où la musique du passé doit être jouée exactement de cette manière ! Pascale Rouet contrôle parfaitement chacune des notes jouées ; sa technique facile et son exquise musicalité font sonner chaque choses à la perfection. Ses registrations sont excellentes, toujours au service de la musique. Cet enregistrement est le parfait mariage entre un compositeur exceptionnel et une interprète extraordinaire.
James David Christie